Jo burns and the screaming tities

1975, rappelez-vous... Le 8 mars, l'ONU proclame 1975 Année de la femme. Le 30 avril, chute de Saigon, fin de la guerre du Vietnam. C'est là que Jo Montana Juarez, du 101ème Marines, et Sean Concept, du 87ème Chemical, se rencontrent. Dans la moiteur d'un hideux camp de prisonniers du Vietcong. Les lascars sifflotent quelques bons vieux airs de rock'n'roll, histoire de faire passer la soupe aux herbes de riz. Y a que le vomi de boeuf au pain d'éponge qui leur rappelle le bon hamburger du pays. Dans ces coups de temps-là, Joe se met à chanter rauque, et drôle. Et c'est avec les boyaux de chat mal cuits qu'il pêche dans les tripes à la mode du camp, que Sean improvise une basse puissante et nostalgique.

C'est tellement fort et émouvant que les Viets les laissent s'échapper. Ils errent sans GPS dans la jungle et se retrouvent malgré eux dans un camp de vacances du Cambodge qui vient de tomber aux mains des Khmers rouges. Ceux-ci remarquent aussitôt leur valeur artistique et les revendent cher à l'ambassadeur de la Chine qui décide de les rôder dans les soirées à thème de la Révolution culturelle...

2004 ! Ils vont enfin réaliser leur rêve ! Grâce à la vente de l'Institut de massage laotien du Bronx qu'ils ont fondé en 1992, après 17 années de tournées triomphales dans l'ancien monde des démocraties populaires, ils reprennent les grands titres qui ont fait chavirer les stades communistes : de Hush à Spirit in the sky, les plages du 60ème anniversaire vrombissent, Bush bée, Chirac itou. D'Omaha à Utah en passant par Pirou, accompagnés par deux anciennes masseuses reconverties en choristes, deux jeunes séminaristes poussés dans les cordes de guitares démentielles et un djihadiste irlandais aux drums, Joe Burns et Sean Concept mettent le feu aux salles polyvalentes, bombardent les salles des fêtes de décibels seventies ahurissants, débarquent en vainqueurs dans les MJC et ne font pas de quartier dans les Maisons du même nom.